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Un jour, j'ai fait un rêve... Celui de partir dans un pays dont j'ai toujours rêvé. Certes il y a l'Australie qui m'attire depuis que je suis gosse. Mais cet autre pays, je vis de sa culture depuis de nombreuses années, pour ne pas dire depuis que je suis né. On l'appelle le pays du soleil levant, je veux bien sûr parler du Portugal... non je plaisante, c'est le Guatemala bien évidemment... Comment ça c'est pas ça ? Le Japon vous croyez ? Ah oui maintenant que vous le dites ^^

 

 

Tout a commencé durant juillet 2009. Mon meilleur ami me contacte et me dit : "Bon ce Japon, à force de repousser, on se le fait ? J'ai regardé les billets, ils sont bientôt achetés" Je n'ai pas réfléchi longtemps avant de me décider. Je lance un appel sur Facebook, plusieurs personnes sont intéressées mais ne peuvent pas à cause des dates ou du manque d'argent. En moins de 24h, un pote répond qu'il est partant, sur un coup de tête. Un peu comme celui que j'ai eu en disant oui. Seul problème qui se pose dorénavant, le passeport biométrique. A moins d'un mois du départ, j'apprends que des retards sont à prévoir. Les démarches sont faites dans les règles. De peur de manquer le départ, je repousse les dates d'une semaine par rapport à mon ami et sa femme. Nous partirons donc le 11 août. Les billets d'avion sont achetés le 8 juillet et coûtent 610 euros par personne. De même que je commande deux Japan Rail Pass, ces passeports qui permettront de naviguer à travers le pays et qui sont uniquement destinés aux touristes.

Cela me laisse du temps pour préparer le programme de trois semaines d'un superbe et lointain voyage. On me laisse carte blanche. Tout le monde me fait confiance pour préparer un planning d'enfer. Ni une ni deux, je m'attèle à cette lourde tâche, je me renseigne à droite et à gauche, je reccueille les témoignages des chanceux qui ont pu partir pour cette destination. Le tout avance bien, j'inscris les transports à emprunter, les changements à prévoir, et même la durée et le prix de chaque trajet. Tout est soigneusement noté, des plans sont imprimés pour chaque promenade de prévue.

 

Une semaine avant le départ, je relance la mairie pour connaître l'avancée de la fabrication de mon passeport. On me signale qu'il n'y a eu aucun retard de constaté. Cependant, le départ approche et le stress monte. Le lendemain, le téléphone sonne et l'on m'indique qu'il est arrivé. Ouf ! Le soulagement ! Il ne reste plus qu'à méticuleusement énumérer les affaires à emmener et tenter de laisser de la place pour les cadeaux au retour.

 

A J-1, difficile de contenir l'excitation, bien que je reste calme pour voir si je n'oublie rien. Un dernier check-up, le radio-réveil couplé au téléphone portable sont mis sur l'alarme pour sonner à l'aube. Le vol sur la compagnie Finnair au départ de Charles de Gaulle est prévu pour 12h20. Avec le pote, nous nous retrouvons devant la porte d'embarquement, le sourire visible et complice. Une fois dans l'avion, nous commençons à prendre nos aises et débutons une partie d'échecs. Celle-ci sera coupée par les annonces répétées des hôtesses. Les roues décollées du sol, nous sommes conscients que nous nous envolons pour un pays lointain. Une escale à Helsinki plus tard, le vol continue et nous atterrissons le lendemain à 8h55, à Narita.

 

"Nous y sommes !"

 

Ni une ni deux, nous descendons de l'avion, passons la douane. Un chien glissant sur le sol fraîchement nettoyé fouille les bagages qui défilent sur un tapis roulant. Arrivé à la fouille, on m'interpelle pour que j'ouvre ma valise. Simple contrôle. L'agent dérange quelques affaires, ouvre un sac plastique où sont entreposées une paire de chaussures. En rvoyant le sac d'une société d'édition de DVD japonais sur lequel figurait des personnages de séries animées, il sourit et comprend que je suis inoffensif. Notre première impression : les Japonais sont rigoureux.

 

Une fois le Japan Rail Pass converti en passeport, en prévision de notre dernière semaine, nous empruntons la ligne Keisei, non sans mal. Un petit tour gratuit plus tard, nous voilà dans le bon sens. Dans le métro, personne n'ose s'asseoir à nos côtés. Nous ne sommes pourtant pas porteur du H1N1, à la mode à l'époque. Un Japonais, fatigué par l'âge franchit la barrière et s'installe sur la banquette. Nous voyant chargés et typés européens, il entame le dialogue en anglais. Il vit en Europe, à Dusseldorf précisément. Cela fait 15 ans qu'il n'était pas revenu dans son pays d'origine. Aujourd'hui, il a 68 ans.

Ce premier contact avec la population locale m'enchante, contrairement au plan du métro très complexe et qui nous donne du fil à retordre. Notre rendez-vous avec le couple d'amis se situe à Akihabara, le quartier de l'informatique et des otakus. Premier pas dans le rue, ça y est, l'immersion est totale !

 

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La chaleur est très pesante, d'autant plus que nous avons chacun nos bagages sur le dos ou à portée de main. Mais qu'importe, nous sommes heureux de nous retrouver. De plus, nous n'allons pas tarder à nous poser pour faire notre premier repas. Il n'est pas difficile de trouver un restaurant et les rabatteurs sont nombreux. Nous optons pour un râmen. Nous prenons un peu au hasard car nous ne savons pas lire les kanji. A peine assis que nous sommes servis. L'accueil est très bon, tout comme le plat. Nous prenons notre temps pour manger, alors que les Japonais à côté de nous se succèdent. Incontestablement, ils détiennent le record de vitesse pour manger les râmens.

 

Notre rendez-vous avec l'hôte local n'est qu'à 18h, cela nous laisse à peine le temps de monter dans les étages d'un seul bâtiment. Nous nous émerveillons devant tous les goodies qui n'existent pas en France. Dommage, il faut partir vers le lieu de rendez-vous, à Akabanebashi. Mochan et son van nous y attendent pour faire connaissance autour d'un pot de l'amitié, sous le bruit incessant des cigales. L'ambiance est bon enfant, nous rencontrons une majorité de français. De cette soirée découlera un séjour très instructif et bourré de rencontres avec des jeunes du monde entier. Voici ce que je ne décrirai pas dans les découvertes : les cascades, la hall aux poissons, l'un des 53 villages étapes entre Tokyo et Kyoto à l'époque féodale, un temple traditionnel dont je ne connais pas le nom.

 

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Un onsen : tous à poil mais pas de mixité. Les Japonais sont très à l'aise avec la nudité et n'ont vraisemblablement pas de tabou avec ça. Plusieurs bassins en extérieur et à des températures différentes accueillaient les personnes venues se délasser. (Non je n'ai pas pris de photos de cet endroit)

 

IMG_2324.jpgLa cérémonie de thé : expéditive certes, mais néanmoins intéressante. Celle-ci est censée durer plusieurs heures mais elle a été réduite à une heure. Très procédurière, la maîtresse de maison ne manquait pas de nous corriger si nous ne reproduisions pas correctement les gestes millimétrés. Il faut savoir aussi que le préparateur du thé ne boit jamais son breuvage mais doit l'offrir à quelqu'un, qui à son tour préparera pour un autre, et ainsi de suite. Pour ma part, j'ai préféré passer en dernier pour ne pas boire, mais au final la personne m'en a laissé dans son bol. Trop aimable. C'est peut-être bourré de vitamines, mais ça a un goût de chiotte comme dirait Crocodile Dundee.

 

IMG 2422Le feu d'artifice : ce qu'on peut voir en France et qui est censé durer trente minutes pour trois pétards mouillés, ne devrait pas s'appeler ainsi. Là bas, les feux d'artifice durent en moyenne 1h30 durant laquelle les spectateurs s'installent pour manger sur une nappe délimitant leur espace privé. Non loin de là, de nombreux stands s'étendent à perte de vue. Le choix est vaste en terme de nourriture. Certains viennent même en tenue traditionnelle pour faire la fête (cf ci-contre). Simplement ce que nous n'avions pas prévu contrairement aux habitants locaux, c'est un parapluie. Une averse a permis d'avoir plus de places assises. Au retour, Mon ami a reçu un bento d'un Japonais qui a adoré son t-shirt de Sangoku. Sympa !

 

IMG 2482Le Mont Fuji : devient un vrai Japonais, celui qui aura gravi le Mont Fuji. Mochan nous emmène sur le dernier lieu à visiter en sa compagnie. L'ascension débute en début de soirée. Il n'y a aucune rampe, escalier, ou autre facilité. Tout se déroule à la force des jambes. Rapidement, les premiers déclarent forfait. A chaque étape, nous perdons des "courageux". Les heures tournent, le mental en prend un coup car nous ne voyons pas l'arrivée. Nous avançons tous à notre rythme. Il fait de plus en plus froid malgré les efforts. Au final, les premiers mettront un temps record pour avoir gravi le Mont. En haut, l'air est rare, je manque de partir dans les pommes suite à des vertiges de plus en plus intenses. Mei, une singapourienne s'occupe de moi comme une mère poule, relayée avec le pote. Le soleil ne se lève pas de suite, nous tentons alors de dormir, collés les uns aux autres. On se connaît depuis peu mais je dors sur l'épaule d'un hollandais, une main dans la poche ventrale de Mei, avec Lionel entre mes jambes et bras dessus-dessous avec un autre gars à ma droite. Position inconfortable, mais je n'ai plus froid comme je suis au milieu. 4h du matin, nous sommes réveillés par un moteur de machine derrière nous. Impossible de fermer l'oeil par la suite. Le soleil se lève, les touristes affluent, les photographes mitraillent le somptueux levé de soleil.

 

Après une nuit "blanche", nous redescendons pour être à 9h au van. Il n'y a pas de retardataires au final et aucun bruit sur le chemin du retour contrairement à l'aller qui s'était passé en chansons. Il est l'heure de quitter ce groupe sympathique et le Highlight Japan Trip pour rejoindre Tokyo.

 

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A la descente du bus, un vieillard crachait du sang près des escaliers menant à la gare. Sa femme cherchait de l’aide pendant qu’il s’était assis sur les premières marches. Il semblait touché par un mal inconnu. Anthony, Carine, Lionel et moi sommes montés dans le train. Epuisés comme jamais, nous n’avons pas tardé à nous endormir jusqu’à l’arrivée. Il faisait frais, c’était agréable et ça changeait de dehors où le temps était intenable. Deux heures plus tard, nous voilà sur le chemin menant au Comiket. Les valises sont lourdes, et pourtant, elles ne sont remplies qu’à moitié. Le couple d’amis porte ses sacs sur le dos. Le plan de métro est toujours aussi pénible à comprendre. Nous ne manquons pas de nous tromper quelque peu, créant quelques tensions.

 

En sortant du métro, nous marchons jusqu’à l’entrée. Tous les visiteurs allaient en contresens, à moins que ce soit nous. Après plusieurs centaines de mètres, le Comiket est en vue. Cette convention se déroule dans un endroit à l’architecture très original. Du dessus, nous pourrions découvrir un carré. De face, le bâtiment se présente sous la forme de quatre triangles renversés ressemblant à ceux de la Triforce et collés à leur base. Leurs pointes plongent dans des piliers recouverts de verre, laissant ainsi entrevoir les armatures en acier. Il est 16h lorsque nous débarquons enfin et que nous trouvons la consigne pour y déposer nos bagages. Pas de demi-tarif, c’est 500 yens (environ 4,50€) par bagage. Nous nous soulageons les bras, les épaules et le portefeuille de quelques pièces et nous dirigeons vers les salles. Simplement, tout le monde rangeait déjà. Le tour aura été rapide et décevant. La fermeture était indiquée pour 17h. Nous récupérons nos bagages pour nous diriger ensuite vers le Gundam géant, au sein du parc Odaiba Shiokaze, toujours situé au sud de Tokyo, non loin de là.

 

 

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Nous reprenons tout de même le métro. Une fois sortie, nous ne parvenons pas à trouver directement. Les pancartes sont toutes en kanji. Nous demandons de l’aide à un couple qui passait. Le jeune homme regarde le chemin depuis son portable et nous oriente. Une minute plus tard, son amie revient vers nous et s’excuse car ils nous ont indiqué une mauvaise route. Du coup, ils nous accompagnent un peu et nous indique le bon chemin. C’est alors que nous remarquons la gentillesse et la serviabilité du Japonais. Car le Japonais est serviable, il serait prêt à faire un kilomètre à pied avec vous pour s’assurer que vous arriver à destination. En tout cas, chaque pas est un calvaire. La tension monte en même temps que les degrés sur le thermomètre. Nous parvenons enfin à rejoindre le parc. Le Gundam est caché par les arbres. Sur place, nous constatons une foule immense s’accumulant aux pieds du mecha. Des stands de nourriture encerclent la mascotte. Non sans difficulté, je finis par retrouver notre hôte, Chris, habitant non loin de là. Après les présentations et une séance photo du géant en action, nous trouvons une table et partons en quête d’un bon repas typique de là bas. 

 

Ce soir du 16 août, premier soir à Tokyo, l’ambiance est festive. Les Japonais font la queue devant les stands, mais pas tous. Certains stands n’ont presque personne. Cela nous semble étrange mais notre hôte nous explique que le Japonais aime faire la queue, sans même savoir si c’est bon. Pour ma part, je choisis des soba et une brochette de porc. Nous restons sur place un bon moment, ce qui nous a laissé le temps de voir et revoir l’animation du Gundam, proposée toutes les 30 minutes en attendant l’éventuel feu d’artifice au-dessus du Rainbow Bridge. Simplement, ce n’était pas le bon soir. Nous rentrons donc chez Chris, du côté de Tennozu-isle.

Une nouvelle découverte nous attendait sur place : les toilettes ! Un concentré de technologie muni d’un chauffage d’appoint, d’un arrosage à température ambiante pour le lavement et sûrement d’autres fonctionnalités que je n’ai personnellement pas testé. Un lavabo surplombait l’ensemble. Il me faudra plusieurs jours avant de tester le jet.

 

 

17 août

 

Hachiko.jpgLa journée s’annonce chaude, belle et très complète puisque nous prévoyons de visiter les quartiers les plus populaires que sont Shibuya, Harajuku et Shinjuku.

Comme deux petits vieux, Lionel et moi descendons avec difficultés les marches s'enfonçant. Les courbatures de l'ascension du mont Fuji nous tiraillent. Chaque pas est un vrai calvaire. Et comme à notre habitude depuis notre arrivée dans la capitale, nous nous trompons de route mais reprenons rapidement le chemin de Shibuya. A la sortie du métro, nous faisons la connaissance du célèbre akita inu, Hachiko. Il s'agit d'une statue à l'effigie d'un chien qui a continué à attendre son défunt maître pendant près de dix ans, à la gare de Shibuya. Aujourd'hui, c'est devenu un lieu réputé où l'on se donne rendez-vous. N'ayant pas pris le temps de petit-déjeuner, nous nous rendons en face du métro, au Starbucks Café. L'ambiance y est agréable. Nous nous plaçons à l'étage, baigné de soleil, et avec une vue imprenable sur la sortie de métro. Ici, le flot de voitures est réduit mais pas le va-et-vient des piétons. Il faut dire que c'est l'un des quartiers si ce ne le quartier le plus populaire et le plus animé de Tokyo. D'ailleurs, c'est à ce moment là que j'ai constaté l'agression sonore et visuelle récurrente dans cette ville. Les publicités ne cessent de nous hurler dans les oreilles à travers de grands écrans disséminés sur les immeubles ou par le biais de rabatteurs. La nuit, tout est illuminé comme s'il faisait jour.

 

L'estomac rempli, nous entamons une visite du coin, notamment l'équivalent d'un Virgin, mais en plus grand encore.  Nous nous cantonnons à faire les rez-de-chaussées alors que les étages recèlent d'autres magasins bien différents. Nous arpentons les rues hasardeusement, jusqu'à nous perdre lors du départ vers le studio de la NHK (le TF1 japonais). Un homme sympathique vient à notre aide. Je lui donne mon plan pour qu'il nous indique le chemin à prendre. Il le tourne et retourne dans tous les sens, comme s'il n'avait jamais pris de carte entre les mains de toute sa vie. L'explication viendra plus tard : le Japonais ne sait lire que les plans où le nord est indiqué devant lui. Par conséquent les plans de quartier ne sont jamais à l'endroit avec le nord au nord. Anthony et Carine ayant déjà visité une partie de notre parcours, nous nous donnons rendez-vous le soir au Kabukichô.

 

"Le Japonais ne sait pas écrire en anglais"

 

Le "studiopark" de la NHK offre la possibilité de découvrir l'envers du décor dans bien des domaines, notamment le doublage, la météo, etc, pour 200 yens. Nous découvrons les studios où sont tournés les téléfilms du moment, puis une expérience unique au monde : le visionnage d'un documentaire en 3D et sans les lunettes. Au début, Lionel et moi fermions un oeil puis l'autre car nous n'avions pas tout compris. Ce n'est que fatigués par ces exercices matinaux des paupières que nous décidons d'ouvrir les deux et de nous rendre compte qu'au final il fallait garder les yeux ouverts.

 

De retour en plein cagnard et étant donné le monde qui patientaient aux abords du stade, nous décidons de zapper le Yoyogi Olympic Stadium à l'architecture originale, nous permettant de rattraper quelque peu le retard accumulé. Ce stade a accueilli les J.O. de 1964. Direction Harajuku, et plus précisément le sanctuaire Meiji, situé dans le parc Yoyogi. Le premier torii en bois de cyprès japonais est imposant et nous plonge directement dans un décor dépaysant. Nous passons de la jungle urbaine à un gigantesque lieu boisé de 700 000 m². Nous suivons l'allée principale jusqu'à arriver aux portes du sanctuaire érigé à la mort de l'Empereur Meiji et de l'Impératrice Shôken dont nous n'avons pas visité les jardins. Au préalable, nous dépassons les barils de saké superposés sur cinq étages et réservés en offrandes. Le sanctuaire est constitué d'une cour intérieure où l'on retrouve les éléments traditionnels tels un arbre à souhaits, de quoi se purifier les mains, les gardiens du temple, des stèles pour prier, etc. Le périmètre extérieur comporte davantages de décors sans rapport apparent avec l'Empereur ou les traditions.

 

Harajuku.jpgGrâce à mes talents innés de lecteur de plans, nous arrivons sans difficulté aux abords de la rue Takeshita-dori, la rue la plus animée du quartier d'Harajuku, considéré comme le quartier de la mode à Tokyo. C'est ici que les fashion victimes et les gothic lolitas se donnent rendez-vous pour y dénicher les tendances à venir. La rue débouche sur la gare. Avant de nous laisser emporter par la foule, nous mangeons un bout dans le restaurant à l'entrée de la rue. En sortant, nous faisons une nouvelle troublante découverte. Le Japonais ne sait pas écrire en anglais, même sur les panneaux importants. "No smorking, no tout" (comprenez no smoking et no touch). Nous n'achetons rien car il est inutile de s'encombrer pour le voyage sachant que nous serons amenés à refaire cette rue en fin de séjour. Nous jetons donc juste un oeil. Il y a pas mal de choses intéressantes, mais aussi des choses superflues prouvant que le Japonais n'a aucun goût pour ce qui est beau. Maintenant est-ce nous qui sommes peu extravagants pour porter des chaussures de sport multicolores et fluorescentes de surcroît ?

 

L'heure tourne, nous entamons une visite de Shinjuku, à commencer par le temple Taisoji puis le sanctuaire Hanazono. Rien de particulier à noter si ce n'est le fort contraste entre le traditionnel et le moderne puisque ces architectures sont enfermés entre les bâtiments modernes de la capitale.  Le temps de quitter les lieux que la nuit est déjà tombée sur le quartier des affaires, à l'ouest de la gare de Shinjuku, l'est étant réservé aux mafieux. Il est impressionnant de voir que les immeubles semblent se toucher lorsqu'on lève la tête. Nous n'allons pas jusqu'à la mairie et décidons de rejoindre nos amis sous l'une des entrées principales du quartier des yakuzas à Kabukichô.

On m'avait dit de ne pas me rendre dans ce quartier consiédéré comme un lieu chaud et fleurit la prostitution et les love hotel. Qu'a cela ne tienne. Nous nous tenons là en qualité de spectateur sous les néons s'entassant et illuminant de mille feux la rue. En attendant Anthony et Carine, nous assistons au manège des rabatteurs tentant d'attirer le client . Au bout d'un moment, un homme arrive, sans doute leur supérieur car les rabatteurs se sont pliés en quatre, ont nettoyé la veste de l'homme, c'est tout juste s'ils ne s'allongeaient pas par terre pour que l'homme ne se salisse pas le dessous de ses chaussures vernies. Le temps passe et le couple n'est toujours pas là. Je décide d'envoyer quelques SMS à Anthony qui me dit être sous l'arche mais ce n'était pas la même.

Une fois réunis, nous nous laissons alpaguer par un rabatteur qui nous amène jusqu'à un restaurant au 5ème étage d'un immeuble. Avant de commander, nous échangeons quelques mots avec la table de derrière (enfin les convives de ladite table). Le retour en métro aura permis une fois de plus de se perdre quelque peu dans les dédales souterrains.

 

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18 août

 

pousse-pousse.jpgUn nouveau jour se lève et les touristes ont bien du mal à émerger de cette journée éprouvante passée. Mais il faut en profiter un max car ce n'est pas tous les jours que nous nous rendons dans un pays comme le Japon, dépaysant à souhaits. Aujourd'hui, les quartiers d'Asakusa et Ueno sont à l'honneur. A peine arrivé aux portes du temple Senjô-ji, le plus vieux de Tokyo,  nous assistons à un concert. Nous n'y restons pas car il est plutôt destiné aux personnes âgées. Le site est magnifique et chaque édifice impressionne par sa taille, ses couleurs ou encore son originalité. C'est le cas notamment de la pagode à cinq étages et de la porte Kaminarimon constituée d'une énorme lanterne rouge et de sculptures en bois des dieux du Tonnerre et du Vent. L'ensemble donne sur Nakamise-dori, une rue très animée et contrastant à merveille avec une rue parallèle où nous visitons le Musée d'Artisanat Traditionnel d'Edo Shitamachi, et seulement le musée dans la mesure où tous les autres magasins sont fermés. Il n'y a pas âme qui vive, sauf un pousse-pousse égaré et fort sympathique. Serait-ce toujours la fête des morts ?

En descendant vers Ueno, nous mangeons dans une échoppe traditionnelle spécialisée dans les gyûdon (bol de boeuf), où nous sommes servis en un temps record. Et pour digérer, rien de tel que le magasin de jouets Yamashiroya. Pour une fois, nous avons trouvé facilement. En bons otakus que nous sommes, nous ne savons pas où donner de la tête tellement les figurines sont partout. C'est ici que j'ai fait l'acquisition de petites figurines d'Hunter X Hunter, ma série animée préférée. Ne pouvant pas attendre pour découvrir ce qui ce cachait dans chaque oeuf, j'ai ouvert la totalité dans les escaliers du 4ème étage. Un vendeur m'a même apporté une poubelle pour y mettre les déchets.

 

musee-tokyo.jpgEn sortant, nous nous dirigeons vers le parc de Ueno-Onshi, le plus grand et l'un des plus anciens de Tokyo. De nombreux musées y sont disséminés. N'ayant pas le temps de tout faire, nous sélectionnons le musée national de Tokyo. Sur le chemin, nous passons devant un terrain de baseball. Nous décidons de nous poser quelques instants histoire d'assister à quelques échanges entre les joueurs présents. Simplement, ils n'ont pas l'air de savoir bien jouer. Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour écouter une jeune femme qui jouait de la flûte. Ce qui a attiré l'oreille musicale de Lionel, c'est le thème principal du Voyage de Chihiro, qui succédait à d'autres morceaux de films d'animation du studio Ghibli. Pendant que mon compagnon s'approche pour donner une pièce en récompense, une cycliste est tombée de vélo à cause d'un chien qui lui a aboyé dessus.Une minute plus tard, un homme d'affaire me demande en anglais si je suis perdu. Je lui réponds que non, j'attends mon ami. Qu'ils sont serviables ces Japonais tout de même.

 

Aux alentours de 16h, nous arrivons aux portes du musée, ne nous laissant qu'une heure pour visiter. Nous ne ferons que le bâtiment principal, et encore, en quatrième vitesse. C'est bien notre veine. Il faut dire aussi que le programme de la journée était trop chargée pour pouvoir tout faire. Nous hâtons le pas pour nous rendre à Todaï le plus vite possible. Todaï ? C'est l'université de Tokyo la plus réputée. Mais ce n'est pas pour ça que nous voulions y aller mais plutôt pour marcher sur les pas d'un héros de manga, un jeune étudiant tentant de rentrer dans la prestigieuse université pour la énième fois : Love Hina. Tout un symbole puisque c'est aussi le titre qui m'a permis de me lancer complètement dans ma collection de mangas.

La nuit tombe très vite. Nous mangeons sur le chemin du retour, sous une ligne de métro. Cela vibrait toutes les trente secondes, ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier à sa juste valeur le plat au curry commandé.

 

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19 août

 

Le beau temps perdure. Depuis notre arrivée, nous n'avons essuyé qu'une averse. En ce mercredi, le soleil de plomb n'y est pour rien mais nous décidons de zapper le jardin Hama Rikyu et son célèbre pin tricentenaire du fait que la matinée est déjà bien avancée (et oui, à cause de marmottes). La température doit avoisiner les 32 ou 35°C à l'ombre... et pour en trouver un coin, c'est quasiment peine perdue. Arrivés au Palais Impérial, nous apprenons que nous ne pouvons visiter le jardin de l'est. Nous visitons donc ce que nous pouvons alors qu'un contraste poignant me taraude l'esprit : le palais est entouré de hauts immeubles et cela ne semble choquer personne, ce mélange du moderne avec le traditionnel.

Nous enchainons sur la suite du programme qui nous oblige à marcher encore et toujours sous le brûlant soleil. Les cigales ne cessent de nous casser les oreilles. Sur le chemin nous menant à Chidorigafuchi, je me rappelle avoir vu tomber une cigale à mes pieds, raide morte, juste devant moi. C'est assez surprenant la première fois.

 

Peu avant midi, nous arrivons enfin pour le tour en barque, qui se transforme en tour en pédalo couvert pour ne pas attraper d'insolation. Et là, c'est l'éclate. Certes le paysage ne vaut pas celui proposé au printemps, où les cerisiers du bord du lac sont en fleur, mais nous nous amusons comme nous pouvons pendant une petite heure.

 

Eglise.jpgCimetiere.jpgEn route pour Roppongi ! Il va sans dire que mon sens inné pour l'orientation nous permet de mettre deux heures de plus pour trouver la bonne route (Quand je dis deux heures, c'est exagéré mais une bonne heure nous dirons). En chemin, nous découvrons en vrac : un cimetierre dominé par des corbeaux, une église où les prêtres roulent en Porsche et un parking à étages (pour parer au manque de place dans la capitale). Une fois à Roppongi Hills, nous n'achetons rien, nous ne cédons pas à la féminité qui nous invita à dépenser l'argent que nous n'avons pas, pour la simple raison que le magasin est joli et qu'il propose des choses inutiles mais qu'on aimerait porter quand même. Car Roppongi Hills, c'est avant tout un concentré de boutiques de renommée et très cher, un vaste centre commercial pour friqués. Heureusement, regarder avec les yeux reste gratuit.

 

A deux pas du centre se tient la Tour de Tokyo, véritable copie de notre chère Tour Eiffel, mais dans des coloris rouge et blanc. Nous nous devions de visiter ses 332,6 m de haut pour 4000 tonnes (plus légère que la Tour Eiffel de 3000 tonnes), à commencer par le sous-sol et son aquarium de la quatrième dimension. Pourquoi ? Pour ses spécimens insolites sortis d'on ne sait où. Dehors, la nuit est tombée. Nous montons au deuxième étage pour contempler Tokyo sur 360°. La vue panoramique est saisissante. Des fenêtres en verre ont même été installées au sol afin de visualiser 145 mètres plus bas. Pour ma part, j'évite de marcher dessus, même si c'est solide. Un autre observatoire est situé à l'étage supérieur mais nous ne pensons pas voir mieux.

 

Après ce fabuleux spectacle lumineux, nous prenons la direction de Shibuya pour la dernière soirée d'Anthony et Carine. Au programme, karaoké endiablé de 2h avec notre hôte Chris et deux de ses collègues. La soirée démarre doucement, le temps d'apprivoiser le système de choix des chansons et de commander à manger. Nous sommes tous dans une pièce, sans vis à vis. Pendant la soirée, une collègue de Chris choisit un générique de Naruto, interprété par Asian Kung-Fu Generation. La foule est en délire. Je retire mes chaussures pour monter debout sur la banquette. Même s'il y a peu de chansons françaises, nous trouvons tous notre bonheur. Avec Lionel, nous nous essayons même à Driver's High de l'Arc~en~Ciel, simplement, les paroles défilent en kanjis. Nous sifflotons jusqu'à ce qu'une personne franco-japonaise, venue avec Chris, prenne le micro pour une interprétation qui aura mérité sa salve d'applaudissements. Voilà une dernière soirée comme nous l'imaginions et qui marquera à jamais ce fabuleux séjour pour Anthony et Carine. Quant à Lionel et moi, nous poursuivons le séjour chez Chris encore quelques jours.

 

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L'aventure en terre inconnue se poursuit pour mon acolyte et moi. Nous vivons nos derniers jours sur Tokyo avant de descendre dans le sud du Japon. Le meilleur reste-t-il à venir ?

 

 

20 août

 

Cette journée est placée sous le signe des Etats-Unis. Comme le Japon s'américanise grandement, nous profitons de l'occasion pour manger dans un Mc Do local puis dans un Wendy's le soir, Lionel ne supportant plus trop la cuisine d'ici et désireux de manger un bon morceau de viande. Premier constat, les proportions restent bien moindre qu'en France et encore moins que dans le pays de l'oncle Sam. Le deuxième constat se déroulera aux toilettes où nous découvrons les nouveaux sèche-mains, les mêmes qui commencent à fleurir en France. Il suffit juste de placer ses deux mains dans les orifices et un puissant souffle d'air chaud vient sécher les quelques gouttes d'eau récalcitrantes. Pratique, hygiénique mais bruyant.

 

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La suite du programme nous emmène au Tokyo Dôme où a lieu une rencontre importante de base-ball opposant les Giants de Tokyo contre les Bay Stars de Yokohama, un derby très attendu. Pourvu d'une capacité de 55000 places, nous n'avons que l'embarras du choix. Le mythique stade qui a accueilli de somptueux concerts et autres manifestations nous ouvrent ses portes pour 3700 yens (soit 27€ en août 2009 ou 37€ aujourd'hui). Deux semaines auparavant, j'ai découvert mon premier match de base-ball lors d'un meeting opposant de prestigieuses équipes, dont les Huskies, champions de France en titre. L'ambiance y était assez morne, le club n'étant pas valorisé comme il se devrait. Il faut dire que ce sport est loin d'être le préféré des français. Il n'intéresse qu'une minorité de spectateurs. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier la victoire de notre équipe française face à des américains et allemands tenaces. Au sein du Tokyo Dôme, l'ambiance est tout autre. Nous ne comprenons pas pourquoi les supporters des Giants ne se manifestent pas. Y'en a-t-il vraiment dans le stade ? La réponse ne se fait pas attendre puisqu'à peine arrivée à la batte, l'équipe de Tokyo se voit acclamer par un maximum de spectateurs. Par ailleurs, les autres se sont assis. Ce saisissant contraste nous apprend le profond respect et la sportivité des équipes et des supporters qui chantent leur équipe à tour de rôle, une fois qu'elle arrive à la batte. Splendide ! L'ambiance est complètement différente de ce que l'on peut voir dans nos stades. Ces Japonais sont un modèle pour tous.

 

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Autre fait marquant de la journée, le va-et-vient de jeunes demoiselles : celles-ci passent et repassent non-stop dans les marches du stade, afin de vendre des boissons, bentos et diverses friandises. Elles sont très jeunes et doivent être très endurantes pour courir jusqu'en bas et remonter, la main levée pour indiquer leur présence, avec près de 10 kg sur le dos et les bras. Voilà un baito (petit travail ponctuel destiné généralement aux étudiants) plutôt difficile physiquement mais qu'elles remplissent avec soin et avec le sourire. Dehors, la chaleur est étouffante. A l'intérieur, la climatisation n'empêche pas les filles de transpirer abondamment. Dans leur incessante course aux bénéfices, elles restent sous l'oeil attentif d'un manager placé tout en haut des marches. Lionel a sa préférée et ne manque pas de lui prendre des bières tout au long du match. Le match se solde par la victoire logique des 1er du championnat par un score de 4-3 contre une équipe de Yokohama qui s'est bien battue. 

 

 

21 août

 

Ce vendredi sonne la fin de notre périple sur Tokyo. Après une journée plutôt reposante, nous partons découvrir le festival d'été annuel au sanctuaire Suwa, à Tachikawa. Nous arrivons bien trop tôt, car le festival ne débutera qu'à la nuit tombée et non pas à 13h comme indiqué sur le site internet de la manifestation. Cela nous laisse donc toute la journée pour faire le tour du coin et à vrai dire, il n'y a pas grand chose à faire, si ce n'est un pachinko à un yen mais nécessitant 1000 yens pour débuter. Le souci ? Ce jeu est bruyant et donc insupportable. Nous sortons assez vite pour nous diriger dans un endroit plus calme, un magasin spécialisé dans les mangas. De nombreuses personnes lisent devant les linéaires. Voilà qui ne change pas des rayons de la Rnac, pardon la Fnac. Il est difficile d'accéder aux titres de son choix. Je parviens tout de même à feuilleter Hunter X Hunter 26, One Outs (pour découvrir ce qu'il se passe après l'animé), Dragon Ball Perfect Edition (n'existant pas à l'époque en France), ainsi qu'une superbe édition de Monster et Bus Gamer en édition limitée (pilote). Ce dernier se situait d'ailleurs dans les shôjos. 

 

 

"Blaguer sur un parking

bondé de vélos"

 

 

IMG_2757.jpgLe festival se prépare, nous décidons visiter le temple puis de déambuler dans les rues non touristiques pour découvrir un peu plus le côté traditionnel, les maisons typiques jusqu'à tomber par hasard sur la préparation du cortège. L'ambiance y est bon enfant. Nous nous y attardons un peu pour voir ce que toutes les personnes préparent. Nous ne comprenons absolument rien mais nous pensons à une préparation en vue d'un événement en rapport avec le sanctuaire, peut-être un remerciement à des divinités ? De retour vers le sanctuaire, nous ne manquons pas de blaguer sur un parking bondé de vélos. Imaginons qu'un Japonais demande à son pote de lui ramener son vélo bleu situer dans ce parking où 500 cycles sont amassés ?

 

IMG_2767.jpgLa nuit tombe, le lieu des festivités s'ouvre peu à peu à une population locale venue tantôt en costume traditionnel tantôt en civil. Les stands de jeux alternent avec ceux de nourriture. Il y en a même un où l'on peut gagner une deuxième banane en chocolat à condition de gagner au janken (pierre-feuille-ciseaux) contre le propriétaire du stand. Il semble très fort car nous ne l'avons pas vu perdre, au mieux faire match nul. Lionel décide de tenter sa chance mais le score est sans appel. Auparavant, nous décidons de manger un okonomiyaki sur place. Avant de partir, je demande à une dame si je peux prendre ses enfants en photo. Et naturellement les enfants tiennent la pause avec le sourire. C'était une bonne rencontre avant de rentrer.

 

 

22 août

 

Le jour de quitter notre hôte est arrivé. Nous lui offrons des cadeaux de remerciement puis partons en direction de Yokohama où se déroule un grand carnaval composé de concours de danses. Les groupes se succèdent un peu partout en ville. La fête bat son plein. Nous ne manquons pas de visiter Minato Mirai 21, un quartier à l'architecture contemporaine, recelant notamment Cosmo World (parc d'attraction possédant une grande roue unique puisqu'elle indique l'heure et est considérée comme la plus grande horloge au monde). Malheureusement, le temps ne nous permet pas de monter dedans pour apprécier la vue à la tombée de la nuit. Nous quittons Yokohama par le Shinkansen Hikari 483 à l'aide de notre Japan Rail Pass 7 jours, pour rejoindre notre hôtel à Kyoto (京都). Arrivée prévue pour 20h48.

 

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23 août

 

Nous troquons les festivités pour le culturel. Nous sommes dans l'ancienne capitale impériale nippone, située dans la région du Kansai. J'ai sélectionné un hôtel nommé J-Hoppers Kyoto Guesthouse, prévu pour les étrangers de passage. Il se situe dans le sud, proche de la gare. Il est possible de dormir dans des dortoirs ou des chambres doubles. Nous privilégions les dortoirs pour minimiser les coûts, la nuit s'élevant tout de même à 2900 yens (environ 21€ en août 2009, et 29€ aujourd'hui, janvier 2012).Le deuxième hôtel pour le reste de notre séjour sur Kyoto ne coûtera que 2500 yens par nuit. Nous arrivons à 9h pour y déposer nos affaires.

 

P1000236.JPGEtant donné l'immensité de la ville, nous décidons de prendre des vélos pour les deux jours que nous passerons ici, ce qui nous reviendra moins cher que le métro et nous rendra plus fort des mollets. Plan en main, nous pédalons vers notre première destination, le Temple Kinkakuji, plus communément appelé Pavillon d'Or en raison de sa couleur. Nous nous levons relativement tôt car il faut traverser la ville pour s'y rendre. Le soleil tape déjà. A notre arrivée, nous suivons un itinéraire défini mais sommes finalement déçu par cette attraction touristique dont on ne peut que faire le tour de l'extérieur et de loin. Il nous est impossible de visiter l'intérieur. Le monument que l'on voit sur le dépliant est en tout point le même, il n'y a rien d'autre à voir.

 

Sur le chemin du retour, nous bifurquons vers le Palais Impérial de Kyoto puis le château de Nijo. Le temps de visiter le premier, le second est déjà clos. Il faut savoir que les monuments ferment leurs portes très tôt au Japon. Au-delà de 16h, il est difficile de trouver des musées ou temples encore ouverts. De plus le château est entouré de gravier et l'accès restait difficile à vélo.

De retour à l'hôtel, nous prévoyons de manger dans le quartier Pontocho pour son architecture restée traditionnelle, et non pour ses geishas. D'ailleurs, il ne me semble pas en avoir croisées.

 

 

24 août

 

P1000320Lionel est malade et ne peut venir. Espérons que ce soit passager, une insolation peut-être. J'enfourche donc le vélo seul, direction Heian Shrine, les temples Sanjusangendo puis Kiyomizu Dera. Je commence à me dire que les temples se suivent et se ressemblent. S'il advenait que je retourne au Japon, je ne ferai pas autant de ces bâtiments. En m'éloignant un peu des sentiers touristiques, je tombe sur un parterre de petites statues. Il s'agit d'un certain nombre de divinités gardiennes d'enfants qui ont été recueillies et amenées ici.

 

L'après-midi est consacré au quartier Gion, à un temple non programmé où il y avait un festival. J'en profite d'ailleurs pour acheter des cadeaux pour ma famille. Le temple Chionin fait aussi partie des visites prévues. La fin de journée se solde par le plus intéressant. Cette fois, ce n'est pas un énième temple mais le Fushimi Inari Shrine (ou Fushimi Inari Taisha), un sanctuaire shinto dédié aux divinités de l'agriculture, et en particulier à Inari, protecteur des céréales dont le riz. La particularité de cet édifice reste les torii qui se comptent par milliers. Ces derniers forment des chemins nous amenant jusqu'à une colline où se situe... un temple. Au passage, ceux qui ont vu Mémoires d'une Geisha peuvent apercevoir le sanctuaire.

L'entrée est gardé par des dieux renards ayant chacun une clé dans leur gueule symbolisant la clé des greniers où était stocké le riz. J'entreprends l'incroyable marche jusqu'au sommet. Simplement, au bout d'une ou deux heures, le chemin me paraîssant long et vu l'heure, je décide de faire demi-tour.

Le soir venu, Lionel semble aller mieux. Pour fêter ça, ce sera des yakitori et une bière Asahi dans une échoppe traditionnelle non loin de l'hôtel.

 

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Six ans plus tard, je me surprends à poursuivre mon récit que j’avais abandonné, faute d’envie d’écrire. C’est peut-être la nostalgie, ou bien parce qu’un nouveau voyage au Japon se profile pour 2017. Voilà donc la suite et fin d’un voyage de rêve au souvenir impérissable.

 

 

25 août

 

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Les premiers rayons du soleil nous montrent le chemin pour Nara, l’ancienne capitale du Japon de 710-784. A l’époque, elle se nommait Heijo-kyo. Les monuments historiques de l'ancienne ville ont été inscrits au patrimoine mondial de l'humanité en 1998. Cela en fait une destination touristique incontournable. Plus encore que ces monuments, la particularité de Nara réside dans la présence de cervidés en liberté. Ces derniers sont considérés comme des animaux divins, protecteurs du Japon. Le cerf Sika (Cervus nippon) demeure le plus répandu.

 

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Armés de nos sacs à dos, nous quittons la gare de Nara pour rejoindre le centre ville. Les cerfs sont légions et habitués aux humains. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à quémander de la nourriture. De vrais crevards. Un paquet de gâteaux traînant dans le fond de mon sac permet de les approcher facilement. Tout en les observant, nous poursuivons notre marche à travers Nara, en direction du temple Todaiji. Des cerfs sont parqués tels des moyens de locomotions, entre les poteaux de la barrière. Voilà une photo amusante à faire, surtout lorsqu’un groupe de filles, en voyage de classe, décident de passer devant comme si elles voulaient choisir leur monture.

 

Plus loin, nous finissons par entrevoir la porte principale du temple, un immense bâtiment qui s’érige devant nous. A l’intérieur, deux grands colosses s’imposent avec un air terrifiant.  Ce sont les Niō ou Kongō-rikishi. Faits de bois, ils sont les gardiens du temple. Agyō, représenté avec la bouche ouverte, symbolise la force brutale, tandis qu’Ungyō, avec la bouche fermée, représente la force contenue. Ils mesurent plus de 8 mètres et me font penser à ceux dessinés dans le tome 6 de Gantz. De l’autre côté de la porte, assise sur les premières marches de l’escalier, une vieille dame donne des restants de pain rassis à trois jeunes cerfs prêts à en découdre pour avoir une plus grosse part. Pendant ce temps, des enfants ne cessent de crier « kowai » qui signifie j’ai peur. Car oui, le Japonais est peureux.

 

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Le temple Todaiji se dresse droit devant, célèbre pour abriter le Grand Bouddha de Nara. Le Daibutsu-den, où se trouve la statue de bronze, est la plus grande construction de bois du monde. Cela nous change des autres temples. S’il n’y en avait qu’un à faire, il pourrait être celui de Todaiji. Une classe semble appliquer un rituel en passant chacun leur tour dans un trou fait à la base d’un mât en bois, aidé de leur professeur les poussant avec le pied.

Nous poursuivons notre escapade vers le sanctuaire Kasuga Taisha et profitons du reste de la journée pour se balader et profiter des somptueux paysages, malgré la forte chaleur. Le retour vers Kyoto se fait avec le train de 20h14.

 

 

26 août

 

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La courte nuit ne nous a pas fatigués et prenons le train au départ de Kyoto dès 7h16, direction

Hiroshima. Allons-nous revenir avec un troisième bras, une oreille pendante ou des cheveux verts à cause des radiations ? Peu importe, cette ville mérite que l’on y passe, pour la richesse de ses souvenirs. Une fois postés devant le dôme de la bombe A (seul bâtiment encore debout), je ferme les yeux et ressent toute la détresse qu’il y a pu avoir, 50 ans auparavant. La douleur semble encore présente. Et malgré une ville reconstruite et modernisée, il n’en reste pas moins des cénotaphes en hommage tantôt aux enfants, tantôt aux professeurs. Un peu plus loin, le musée du mémorial de la paix fait face à une torche enflammée. Je regretterai une fois rentrée en France, de ne pas y être rentré. Sur le chemin du retour, nous passons devant une boutique « Luminous Mikawacho la vie en champs-elyzsees » qui nous prouve une fois de plus, que le Japonais ne sait pas écrire français.

Nous dormons à Miyajimaguchi, un quartier d’Hatsukaichi, situé en face de l'île de Miyajima. Nous y rencontrons un champion du monde de boxe thaï très gentil. Il nous montre des photos accrochées au mur où il porte la ceinture. N’y connaissant pas grand-chose, je suis dans incapable de me souvenir de son nom. Comme il n’y a pas grand-chose à faire le soir, nous retournons à l’hôtel après dîner, pour jouer aux cartes et à Puissance 4.

 

"un origami offert"

 

27 août

 

Comme tous les matins, nous nous levons tôt pour profiter pleinement de notre séjour car nous savons qu’une fois rentrés, nous ne repartirons pas de sitôt. Destination ? L’île de Miyajima. Nous empruntons le ferry pour nous y rendre et entamons notre ascension. Avant cela, nous passons par le quartier commerçant d’Omotesando où se trouve la plus grande cuillère en bois du monde, symbole de l’artisanat traditionnel du bois reconnu dans tout le pays. Quelques pas plus tard, nous arrivons au sanctuaire d’Itsukushima, véritable édifice faisant face au O-Torii vermillon, mais qui n’a pas encore les pieds dans l’eau. Des touristes peuvent ainsi s’approcher du tori avant la marée montante. Nous continuons la grimpée du mont Misen à l’aide du téléphérique. A 430 mètres au-dessus de la mer, la vue est magistrale malgré le léger brouillard. Des daims et singes vivent en liberté. Nous évitons de croiser leur regard pour ne pas qu’ils se sentent agressés. Sur le chemin du retour, aux alentours de midi, Lionel pousse un cri de gonzesse en voyant débouler des dizaines de singes, en route pour le restaurant. D’ailleurs, un barbecue est proposé pour le soir même, mais nous ne serons plus là.

 

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Nous reprenons le Shinkansen Hikari 578, pour nous rendre à notre prochaine destination, Osaka. Après 2h30 de train, notre première impression reste mitigée car la ville n’attire pas plus que ça. Heureusement, l’hôtel se terre dans un quartier qui bouge. Le restaurant traditionnel du soir nous permet même de rencontrer un couple avec qui nous sympathisons. L’échange se déroule en anglais. Nous demandons à la dame ce qu’elle connaît en France. Elle sort Giverny, Monet. Lionel, honteux, me précise qu’il ne connaît même pas. Je lui explique que c’est un peintre impressionniste et que Giverny correspond à son domicile, aujourd’hui visité pour ses jardins. Quant au repas, le restaurateur nous le prépare, pensant à juste titre que nous serions incapables d’utiliser le teppan, une sorte de plaque chauffante servant de table, pour concocter notre okonomiyaki. Nous repartons avec un origami offert, en remerciement de notre sympathie. Ils sont vraiment accueillants ces Japonais.

 

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28 août

 

Comme à notre habitude, nous nous trompons dans le métro, cette fois, en empruntant une rame « only ladies » en direction de Shin Osaka. Il n’est pas rare que les femmes reçoivent des mains aux fesses, incitant ainsi les autorités à créer ce genre de wagon. La principale visite de la matinée réside dans le château d’Osaka mais avant cela, nous bifurquons par le parc Nakanoshima, un coin calme résolument tourné vers l’écologie. Un immense poisson constitué de divers déchets est d’ailleurs placé sur le bitume. Un steak-frites plus tard, nous débarquons à Den-den Town, le quartier des geeks et des otakus. Lionel devient fou lorsqu’il découvre des figurines de Dragon Ball et Beck. Finalement, notre amour de la culture geek nous empêche de finir le programme qui comprenait America Mura (un quartier tendance) et Dotombori (quartier emblématique de la ville). Nous retournons à Tennozu Isle, chez Christopher. Ce retour à la capitale, marque la dernière ligne droite de notre périple.

 

 

29 & 30 août

 

DSC_0035.JPGNous achevons ce voyage en compagnie de notre hôte, qui nous fait découvrir ce que l’on aurait manqué. Nous profitons de ces derniers jours pour remplir les valises de souvenirs en « dévalisant » de grands magasins à Shinjuku. Nous prenons le soin de peser nos valises le soir venu, pour ne pas dépasser les 20kg par adulte. Au passage, nous assistons à un festival de danses, l’occasion de nous poser un peu. La soirée s’achève dans un des nombreux restaurants à thème de la capitale. A peine arrivés, nous sommes menottés par une serveuse en tenue de policière sexy, direction notre cellule. D’autres serveuses sont costumées en prisonnières. De temps en temps, une animation intervient avec des acteurs qui viennent nous faire peur, le tout dans une ambiance pesante. Les sodas sont servis avec une seringue pour que nous injections nous même le sirop à l'intérieur ou avec un gros oeil en sucre. Cela nous amuse beaucoup tandis que le Japonais de souche s’effraie d’un rien car oui, le Japonais est peureux. Nous finissons donc en beauté ce somptueux voyage et remercions Christopher de son hospitalité en lui offrant des cadeaux notamment de Fate/stay night, dont il est fan.

 

 

31 août

 

C’est avec douleur que nous quittons le sol nippon. Notre seule envie au moment du décollage ? Y retourner. Le départ de Narita a lieu à 11h. Nous n’arriverons qu’à 21h35 avec une escale relativement longue à Helsinki, de 4h10. Cela nous laisse le temps de refaire l’aller/retour au sein de l’aéroport puis de nous poser sur des transats mis à disposition. Il ne reste plus qu’à défaire la valise, trier les milliers de photos et se reposer.

 

FIN

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